J’ai trouvé le témoignage ci-dessous empreint d’une infinie sagesse et l’analyse d’une grande finesse. Je me retrouve dedans à 100%, bien que me situant comme « ex-conjointe » de borderline/bipolaire, similarité sans doute renforcée par ma position vulnérable de femme enceinte. L’attitude toute puissante borderline sur le bébé à venir a nettement rejailli sur ma capacité à résister et à faire valoir mes limites.
Traduction de ce témoignage (lien).
« Ils ne nous voient pas tels que nous sommes, c’est à dire des êtres humains distincts, précieux et merveilleux. Nous sommes tantôt leur doudou, tantôt leur punching-ball selon l’humeur du jour ou de l’heure.
Nous sommes une benne à ordure pour y jeter tout le mépris qu’ils ressentent envers eux-mêmes. Maintenant ils se doivent de nous punir et de nous rejeter afin de tenter d’échapper à leur égo monstrueux et perfectionniste, ou bien ils nous tyrannisent pour qu’on deviennent leurs parfaits faire-valoirs. Qu’ainsi ils puissent soit s’auto-féliciter pour nous avoir tant inspiré soit nous punir de les avoir déçu après qu’ils aient tant investis dans une pseudo-foi en nous.
Nous sommes leur agent de com faisant la promotion de leur campagne de faux-semblant. En contribuant à créer l’illusion de leur bonté sublime et à camoufler la vérité, nous nous paralysons lentement et eux commencent leur long lavage de cerveau.
Mais nous avons été dans une telle confusion – et cela inclut la fusion – que parfois nous cachons la CRAINTE qu’ils nous inspirent en les prenant en PITIÉ et faisons tout pour nous conforter à leur monde hystérique, instable et paranoïaque.
Nous ne comprenons pas leur trouble, nous ne comprenons pas leur paranoïa. Leur confiance n’est jamais entière, ça n’est pas une source de bonnes intentions. Leur confiance est cantonnée à un moment narcissique précis et limité dans le temps. Elle se gagne seconde après seconde, à mesure que l’on avance sur la corde raide sans filet pour nous retenir.
Il n’y a aucune réelle volonté ou aptitude chez eux de nous accepter tels que nous sommes – même pour un minuscule instant – s’ils ne nous comprennent pas. NE PAS NOUS COMPRENDRE EQUIVAUT A VOIR EN NOUS UNE MENACE à tyranniser et remettre dans le rang. Si nous nous éloignons de leurs besoin, même si cela est afin de nous consacrer enfin à nos propres besoins trop longtemps ignorés, nous devenons alors leur ENNEMI et ils mettront tout en oeuvre pour nous remettre « à notre place ».
Ce sont des malades, ils ne peuvent pas nous voir. Ils sont les scénaristes, les directeurs et les principaux personnages de leur drame existentiel. Chacun se doit de lire leurs scripts et d’attendre dans les coulisses qu’on lui indique quand venir sur scène jouer son rôle (secondaire) aux côtés d’eux, qui tiennent le rôle principal. Même si vous avez un petit rôle, il vous faut être disponible à tout moment, regarder et participer à leur spectacle et que Dieu vienne à votre secours si l’envie vous prend de jouer le rôle de votre propre vie. Vous serez le traître. Toute improvisation est une trahison. La trahison justifie un rejet total.
Et si vous foirez le rôle, alors dans moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, vous serez banni et fui comme la peste, et ils exigeront des autres membres de la troupe qu’eux aussi vous rejettent. De leur côté ils se comporteront en victimes inconsolables de votre égoïsme et ils appellerons les autres à la rescousse pour être sauvés des griffes de la personne cruelle et sans cœur que vous êtes devenue, vous qui l’instant d’avant étiez leur principal complice.
Vous pensiez que le rôle que vous aviez joué signifiait au moins quelque chose au dieu fou du théâtre, le soutenant dans un rôle – toujours vulnérable et dans le besoin – mais il n’y a pas de volonté de communiquer avec vous parce que vous n’êtes et n’avez jamais été considéré comme étant un être humain. Ils ne sont pas capables de réel respect et d’intimité mais uniquement d’affinités A LEURS CONDITIONS. Ce sont des enfants capricieux et narcissiques qui n’ont jamais grandi.
Vous étiez une sorte de jouet, et aujourd’hui que vous êtes cassé, vous ne méritez que la colère et qu’on vous remplace instantanément. Ils ne sont pas capables d’entendre parler de vous et de vos besoins, ceux-cis ont d’ailleurs toujours été secondaires. Ils sont parfois arrivés à vous convaincre qu’ils se souciaient de vous, mais cela faisait partie de leur rôle, cela ne venait pas du cœur, ce cœur endormi et dirigé par leur égo tout puissant de directeur et de scénariste. Vous vous êtes laissé embarquer par ce rôle brillamment exécuté, mais hélas son fondement n’était pas réel. Vous avez été trompé.
Aujourd’hui vous êtes perdu, parce qu’après coup vous réalisez que vous avez servi de doudou ou de punching-ball au dieu fou ou à la déesse folle. Votre traumatisme est un sacré fardeau à porter, car il vous faut surmonter les défis pour survivre dans la solitude et la confusion, avec une identité tellement esquintée qu’on ne la reconnait plus. Votre capacité à faire confiance est détruite. Et vous refusez toujours de croire en cette tragédie et ce pathos. C’est votre dernier boulet, cette addiction au déni.
Scott Peck dit qu’il est « diabolique d’à la fois dépendre et contrôler la même personne », et c’est précisément ce qu’ils ont fait pendant des années. Il a aussi dit que reconnaître le coté « diabolique » du trouble chez un parent est la chose la plus difficile qu’un enfant puisse faire dans sa vie. La plupart n’en sont pas capables et restent sous le charme.
L’espérance était la dernière tentation du Christ dit-on. Regardez ce que ça lui en a coûté ! Le dicton dit « Guérir c’est accepter de ne pas s’accrocher à ce qui n’a jamais été ». Dieu que cette étape est difficile.
Ils nous ont entrainé à nous sur-identifier à eux au détriment de notre propre identité et de nos besoins fondamentaux. Ils méritent la pitié, mais ils ont perdu même ce droit avec nous tellement nous avons été victimes de leur trouble, tellement ils ont usé de notre pitié et de notre besoin fondamental d’être aimé et chéri pour nous maintenir prisonnier dans notre position de victime.
Il nous faut réaliser à nouveau que la vie est un miracle et qu’il nous appartient d’avoir une vie heureuse. Quelque part, nous attendions leur permission et leur bénédiction, car ils jouaient le rôle de Dieu sur nous. La puissance divine est supérieure, et cet être N’EST PAS EUX. Là se trouve la source d’amour inconditionnel pour nous adultes éperdus, et non en nos parents perdus. Dieu est aussi le père de nos parents, pas nous. Ça n’est pas notre rôle, et cela n’aurait jamais dû l’être. »