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Les tergiversations, circonvolutions et le rejet que vous fait vivre votre border sont une PREUVE D’ADMIRATION si, si. Oui, je me doute, au mieux cela vous laisse songeur, au pire cela vous révolte.

Notez que je n’ai pas dit « amour ». Ou bien le côté sombre de l’amour, qui n’en est pas réellement. Si pour vous amour signifie « vouloir le bien de l’autre, construire ensemble, être heureux des réussites et qualités de l’autre », eh bien pour le « border » c’est tout l’inverse. Il en vient à vous hair, souhaiter votre perte et jalouse vos succès et vos qualités, dont il finit par s’emparer tout en vous dénigrant.

Prenez l’exemple d’un petit enfant. Il fera en général plus de caprices avec la personne la plus proche de lui, souvent sa mère, avec qui il passe le plus de temps. Bien sûr, on s’en permet toujours moins avec les étrangers mais il y a aussi le fait que cette personne spéciale, la plus proche de nous finalement, est aussi celle la mieux placée pour nous blesser, volontairement ou non. Très souvent les personnes borderline ont eu une relation compliquée avec leur mère lorsqu’ils étaient enfant. Ou plus précisément une mère distante, qui les a rejetés ou qui n’a su montrer qu’une forme d’affection sinusoïdale, en dent de scie, soumise à conditions.
Le « je t’aime si… » : si tu es sage, si tu fais ce que j’ai dit, si tu en fais toujours plus, si je suis d’humeur, si je suis disponible, si tu ne pleurniches pas etc.

Ils ont grandi dans un amour CONDITIONNEL, à défaut d’être l’amour auquel chaque enfant aspire, l’amour inconditionnel, indulgent voire aveugle, amour divin et bon, « l’amour d’une mère, amour que nul n’oublie » comme le dit si bien Victor Hugo. L’enfant a besoin pour grandir droit émotionnellement de connaître l’amour inconditionnel, cet amour que l’on ne connaît qu’enfant, jusqu’à avoir des enfants soi-même que nous aimerons et qui nous aimeront tout aussi inconditionnellement. Car là est la clé : l’enfant aime son/ses parent(s) de manière inconditionnelle et a besoin d’être aimé de même. C’est une question d’équilibre comme dirait Cabrel.

L’amour est là, d’une potentialité énorme et sans limite chez un enfant. Mais la manière d’exprimer cet amour et de reçevoir l’amour est un apprentissage. On dit bien « rendez-le jouet que votre enfant vous donne afin de lui apprendre à échanger ». On apprend par l’exemple à aimer durablement, à faire confiance, à être en phase entre ses mots et ses attitudes. Grandir avec une mère qui dit je t’aime le lundi mais qui vous bat le mardi puis qui vous ignore le mercredi, tel a été le lot de beaucoup de borderlines. Ça a été celui de mon homme border, et c’est la souffrance de l’enfant que j’ai lu dans ses yeux toutes les fois où, perdu, il m’a rejetée violemment pour aller ensuite se cacher, roulé en boule dans son lit.

Il a appris que quand on aime comme une mère, on fait mal. Aimer c’est aussi faire mal à l’autre et avoir mal, cela va ensemble.

Aimer c’est souffrir de hair l’autre pour ce qu’il nous fait endurer, à l’image de l’enfant qui n’arrive pas à ne pas aimer ce parent qu’il vénère, ce parent qui le fait tant souffrir. Que fait l’enfant, vulnérable et blessé face au parent indigne de son amour ? Il se blinde, il se DECONNECTE pour survivre. Il se méfie des marques de tendresse car il y a toujours le retour de bâton qui va avec. Il apprend que l’amour est à double tranchant.

Si je t’aime c’est forcément que je vais en souffrir, que tu vas me faire souffrir. Tu vas profiter de l’amour que je te porte pour me faire souffrir car c’est ainsi que cela fonctionne entre les gens.

Mais attention, cette vision des relations humaines cache souvent une réelle paralysie des sentiments et la règle du « amour signifie souffrance » fonctionne dans les deux sens ! Après avoir longtemps (à tort) que vous l’avez fait souffrir et avez usé de son « amour » pour vous, ce sera à votre tour de souffrir d’avoir voulu aimer un être incapable d’un amour équilibré et généreux…

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